Ce n’est qu’un au revoir…

Ce mois-ci a été assez chargé en émotions et rebondissements. 

Fin février, nous avons d’abord dit au revoir à certains volontaires, ceux qui finissaient une mission de six mois ou une mission d’un an commencée un semestre avant la nôtre. Une bonne occasion de réfléchir à cette étrange vie loin de chez soi qu’est celle des expatriés. Certains d’entre eux nous ont expliqué qu’ils se liaient peu avec les volontaires ou autres résidents de courte durée (un an ou moins), parce qu’ils avaient du mal à gérer les départs trop fréquents, au moment où des liens intéressants commencent à se tisser.

Nous avons eu également l’occasion de croiser Fabien et Anne, volontaires Inigo à Hanoï, dans le Nord, qui passaient quelques jours à Saigon à l’occasion de leur fin de mission. Ils nous ont invités à venir les voir dans le Nord juste avant leur départ.

C’est le Noooord !

Heureuse coïncidence, ce voyage était justement déjà prévu. Le père Son, notre responsable, nous avait proposé de l’accompagner pour une tournée de visites dans différentes communautés jésuites. 

Nous sommes donc partis le 26 février pour la ville de Vinh. Nous sommes ensuite remontés progressivement en voiture jusqu’à Hanoi, en nous arrêtant régulièrement pour visiter des communautés ou des églises, souvent en construction. Celle de Vinh nous a particulièrement impressionnés, elle est immense et en cours de finition. Les échafaudages, de plus de 30 mètres de haut, sont entièrement en perches de bambou, attachées par des chambres à air de vélo. Pas sûr que les commissions de contrôle françaises valideraient la conformité aux normes de sécurité.

Mais de toute façon, quand on voit que leurs casques de chantier sont des casquettes classiques, et leurs chaussures de sécurité des tongs, on se doute bien que les contrôles de sécurité sont un peu plus légers…

Nous avons également passé une journée dans le village de naissance de notre responsable, au bord de la mer, qui est l’endroit où les premiers missionnaires sont arrivés dans cette partie du Vietnam. 

L’église très ancienne, construite à la manière d’une pagode, était touchante. La famille nous a réservé un très bon accueil, ils n’avaient pas revu le père Son depuis plusieurs mois. Ils en ont donc profité pour fêter Têt avec lui, Laetitia a frôlé l’indigestion de crabe : elle était assise à côté d’une des sœurs de la famille, qui remplissait son assiette à mesure qu’elle se vidait. 

Nous avons eu également quelques explications sur la fabrication de la spécialité du village : le nuoc mam (sauce poisson), bien moins odorant en cette saison que dans les récits du grand père de Laëtitia.

Ces visites ont été très instructives, en particulier parce que nous avons pu voir un nombre important de maisons communautaires, construites à des périodes différentes. Nous avons pu également discuter avec ceux qui y résidaient, pour comprendre ce qu’ils appréciaient ou trouvaient difficile à vivre dans ces maisons. Cela nous permettra d’être plus pertinents dans nos éventuelles futures propositions. 

Le trajet en voiture nous a fait traverser les paysages magnifiques de la baie d’Halong terrestre au Sud d’Hanoi.

Un petit tour-isme et puis s’en vont.

Arrivés à Hanoi, nous avons eu quelques jours pour visiter la ville, et assister au concert d’adieu d’Anne et Fabien, qui mêlait flûte, piano, trombone et chant, un vrai plaisir. Nous avons beaucoup aimé échanger avec eux car nos situations de volontaire en congrégation religieuse ont beaucoup de points communs.

Hanoi est assez différente de Saigon : les maisons de l’époque coloniale ont été davantage préservées, il y a un peu moins de circulation (mais pas beaucoup plus de place sur les trottoirs…), la ville est davantage habituée à accueillir des touristes que des hommes d’affaires. 

Il y a de belles visites à faire, en particulier le temple de la littérature, une académie d’étude extrêmement sélective construite au début du XIème siècle, passionnante aussi bien pour sa beauté architecturale que pour les illustrations des principes éducatifs confucéens.