Héléne, volontaire INIGO en république dominicaine

Hélène, 28 ans est partie en deux ans en volontariat avec INIGO en République Dominicaine où elle a travaillé comme chargée de communication dans une ONG des droits de l’homme/droits des migrants, fondée et dirigée par les jésuites. Rentrée depuis presque deux ans, elle nous raconte comment cette expérience a marqué sa vie et a des répercussions encore aujourd’hui dans sa vie.
 

Qu’est ce que tu retiens de ce volontariat ?

Je crois que cette expérience a bouleversé ma vie de petite parisienne bien tranquille. J’ai été confronté à la pauvreté, à la corruption qui ronge le pays et au racisme des dominicains envers les haïtiens. Ça a été un vrai choc de réaliser qu’on est toujours l’étranger de quelqu’un.
Mais au-delà du choc, cette expérience a été un vrai apprentissage, elle m’a fait grandir humainement, professionnellement et spirituellement.
Professionnellement, parce que ça a été une vraie chance pour moi, on m’a formé, encadré et on m’a fait confiance. J’ai beaucoup appris.
Au niveau humain, j’ai découvert d’abord des gens formidables, des amis. J’ai compris qu’il y aura toujours des valeurs qu’on pourra partager avec l’autre, malgré la différence de culture ou de classe sociale. J’ai appris aussi une autre façon d’appréhender la vie et surtout à apprécier l’instant présent parce qu’on ne sait jamais de quoi demain sera fait.
Et au niveau spirituel, j’ai découvert un peu plus la spiritualité jésuite mais aussi une autre façon, beaucoup plus expressive et parfois plus joyeuse de vivre sa foi. Les messes en particulier, j’adorais y aller pour cette joie qui y règne. Au moment de la paix du christ, toute le monde se prend dans les bras, qu’on se connaisse ou pas, c’est impressionnant…
 

Et aujourd’hui presque deux ans après ton retour, ce volontariat est-il toujours présent ?

Oui, j’en parle encore beaucoup, parce que finalement deux ans, ça ne fait pas si loin. Aussi parce que j’ai gardé des contacts là-bas, j’y suis retourné en mai dernier pour revoir mes amis et, tous les mois, j’en ai certains au téléphone. Mais au-delà de ce lien que je veux garder, je crois que ce volontariat a changé des choses en moi. Pas de façon visible, parfois imperceptibles, mais j’ai le sentiment que j’ai évolué, dans ma façon de rencontrer l’autre par exemple, surtout l’étranger parce que je sais maintenant ce que c’est d’être étrangère, perdue dans une culture qu’on a parfois du mal à comprendre. Dans ma façon de consommer aussi j’ai changé ou du moins j’essaye. Je me remémore que j’ai réussi à vivre avec peu et que je peux continuer à le faire en me posant la question de la nécessité d’acheter telle ou telle chose. Et puis pour finir je dirai que ce volontariat est ma force pour avancer dans les moments plus difficiles, où là j’essaye de me rappeler la combativité de certains là-bas, qui avancent sans jamais désespérer.
 
Vous pouvez également lire le témoignage d’Hélène lorsqu’elle était en mission.