Denis Couillaud volontaire INIGO au PerouA l’aéroport, je sens mon ventre serré, mes proches sont là, tristes mais confiants, le sac que j’ai mis 1 semaine à préparer semble dépasser de beaucoup les 20 kg réglementaires. Mon passeport dans la poche, je m’apprête à passer le portique qui symbolisera l’étape entre mon statut de candidat et celui de volontaire. Je n’ai jamais quitté l’Europe, je n’ai pris l’avion qu’une seule fois et pour le sud de la France. Je suis crispé mais heureux, grisé, impatient, 1an que je rêve de ce moment là et me voilà, tremblotant presque. Je le vis bien pourtant, et c’est vrai, le Seigneur m’y a invité et m’a donné ce qu’il fallait pour franchir ce portique.

En bref : -je suis parti au Pérou durant 2 ans. -Accompagné par INIGO, le Service Jésuite du Volontariat International et par la DCC, la Délégation Catholique pour la Coopération. -J’ai vécu à Tacna, dans une ville du sud, frontière avec le Chili. -J’ai dormi dans un foyer pour enfants dont j’ai été le responsable. -Je suis devenu le chef de famille d’une vingtaine d’enfants dont les parents partent pour la plupart au Chili pour y trouver un travail mieux rémunéré. -J’ai rencontré une communauté jésuite qui m’a accueillie comme un de ses membres, comme un de ses frères. -Je suis devenu « el gringo ». -J’ai rencontré un mélange de culture entre les Andes et la côte pacifique. -J’y ai bien vécu, parfois de manière austère mais avec toujours beaucoup de vie et de joie.

J’ai grandi au Pérou durant ces 2 années, je me suis découvert différent de ce que j’étais en France, plus responsable, plus ouvert, plus disponible. Je me suis également rendu compte que nous étions tous nourris de la même terre, du même désir d’être ensemble, de partager, de communiquer. Je suis parti avec ce désir de rencontrer cette part d’humanité qui nous est commune à tous malgré ces différences que l’on voudrait bien souvent juger comme source de discorde. Et j’y ai bien vécu, cela m’a été donné, et je l’ai bien cherché. Je reviens aujourd’hui avec tout cela, et « ¡Que bueno es !»*

* « Que c’est bon ! »

Vous pouvez également lire le témoignage de Denis lorsqu’il était en mission.