Je comprends aussi qu’aider ne signifie pas uniquement « faire » mais plutôt « partager, enseigner, échanger »

©Nicolas Mahé«Mesdames et Monsieur, bienvenue à l’aéroport international de Cotonou ». La récupération chaotique des bagages ainsi que la proportion inversée moto-voitures sur le chemin m’amenant à la communauté me confirmait que j’étais bel et bien arrivé au Bénin et que l’aventure pouvait commencer.

Me voici donc embarqué pour une année dans une expérience que l’on ne retrouve qu’en tant que volontaire avec comme maîtres-mots : aventure, découverte, rencontre, échange, prise de conscience.

Les Jésuites sont installés au Bénin depuis presque 30 ans et ont créé ces dernières années un centre d’aide pour les jeunes. Le CREC (Centre de Recherche, d’Etude et de Créativité) propose des cours de soutien pour la préparation au bac, des cours d’anglais, des cours d’informatique et met à disposition une bibliothèque. Avec le temps, ces services vont se diversifier et toucher de plus en plus de monde. En tant qu’informaticien, je suis allé les aider à mettre en place un certain nombre d’outils pour essayer d’être le plus efficace possible. ©Nicolas Mahé 2Très rapidement, je me suis rendu compte que tout n’était pas réalisable facilement. Bien que nous nous soyons très proches de Cotonou (la capitale économique), l’électricité n’était pas stable et les coupures plutôt fréquentes ; les ordinateurs ne sont pas très friands de ce genre d’aléas. De plus, une partie importante de la population ne connait pas encore l’outil informatique ; mettre en place un portail documentaire pour permettre une meilleure recherche de l’information n’est probablement pas la solution idéale. Ce volontariat a donc été une prise de conscience sur les différences qui peuvent exister entre deux pays se trouvant à uniquement quelques heures d’avion.

Lors des temps libres, j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs villes et villages du Bénin. Quelle joie que de rencontrer ces populations qui semble isolées dans leurs villages loin de tout mais vraiment heureuses de vivre avec le minimum. Pour beaucoup, il n’y a pas d’électricité. L’eau se trouve à la rivière ou avec un peu de chance au fond d’un puits. Et la visite de « Yovos », de blancs, est quelque chose de merveilleux pour beaucoup d’enfants.

Le Bénin est un pays où nous pouvons rencontrer des personnes très riches et cultivées mais aussi des personnes vivant avec le minimum et ne s’imaginant pas ce qui peut exister à l’extérieur.

Je ne sais pas encore comment je continuerai à aider ces pays en voie de développement, mais une chose est sûre je trouverai.

Ce volontariat m’a permis de m’ouvrir à de nombreuses thématiques auxquelles je n’avais pas pris attention auparavant. La notion de développement d’un pays est un thème extrêmement complexe car des facteurs multiples rentrent en jeu (politique, économique, culturel). L’importance de l’éducation dès le plus jeune âge avec l’école maternelle et primaire est fondamentale. L’accès au soin (médecin, médicaments, vaccinations) pour tous est l’un des défis majeurs pour tous ces pays en voie de développement alors que pour nous, il s’agit d’un acquis. La place de la religion dans la vie de tous les jours est aussi intéressante à comprendre.

A la fin de cette année vraiment exceptionnelle, de nombreuses images restent gravées dans ma mémoire. Je comprends aussi qu’aider ne signifie pas uniquement « faire » mais plutôt « partager, enseigner, échanger ». Et c’est surtout en vivant ensemble et en cherchant à comprendre son voisin que le monde avancera. Je ne sais pas encore comment je continuerai à aider ces pays en voie de développement, mais une chose est sûre je trouverai.

Nicolas.

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