Claire-volontaire-inigo-en-algerieElle nous raconte son expérience de volontariat dans un Centre de Formation situé dans la banlieue d’Alger. Elle accompagne les jeunes dans la recherche de leurs premier emploi.

Quelques mots de mon aventure inigo ?

Alors repartons de ces 3 mots : Jeunes – Volontaires – Internationaux, et donnons-leur cette coloration d’ailleurs que je suis venue chercher ici en Algérie, reprenons-les teintés de ces 2 premiers mois ou presque de mission.

Jeunes… je pense à tous ceux que nous accompagnons au CIARA

Centre de formation dans la banlieue d’Alger, où j’ai été envoyée pour un an.  Ce sont tous des jeunes en recherche de leur premier emploi : soit des jeunes complètement déscolarisés à qui l’on apprend un métier (soudeur, électricien, etc…) soit des jeunes diplômés qui ne savent pas comment se projeter et se présenter en entreprise. Il s’agit de les amener le plus respectueusement possible à réfléchir à qui ils sont, à ce à quoi ils aspirent et à ce que sont leurs désirs, leurs talents…  C’est pour beaucoup la première occasion de poser une réflexion et un choix qui leur sont propres. Ayant la chance de passer du temps en tête à tête avec ces jeunes, ayant la chance de vivre dans le centre de formation avec des jeunes professeurs algériens, ayant eu la chance d’être accueillie un WE dans une famille algérienne, je suis particulièrement interpelée par la question de la place de la femme dans cette société algérienne.

Volontaires… Assurément c’est la première force de nos stagiaires.

Qu’ils viennent du Sud du pays et fassent 12 ou 15h de bus pour venir apprendre le métier de soudeurs, qu’ils soient diplômés de l’université et ne maîtrisent pas du tout le français qui est pourtant la langue qu’ils utiliseront en entreprise, ils ont une farouche volonté d’apprendre et de faire des progrès. En revanche, du côté des horaires, aucune volonté pour arriver à l’heure… Cette question de la gestion du temps est aussi un bon lieu d’apprentissage pour moi… pas plus moyen de respecter des horaires que d’anticiper… bon, c’est finalement assez relaxant, une fois qu’on en a pris le pli…

Et Internationaux…

Là je dois dire que le pays n’ayant pas vraiment développé d’activités de tourisme (alors que les paysages sont si beaux et si variés…), les algériens ont peu l’habitude de croiser des étrangers. Au CIARA, quelques intervenants français donnent un air d’interculturel et de mon côté c’est surtout dans l’Eglise algérienne que le bain international et multiculturel est garanti : des religieux et religieuses de toute part (Inde, Pologne, Espagne, Mexique…), des étudiants subsahariens, des expatriés de pays plutôt francophones, un évêque jordanien etc… Cette Église est belle, colorée, fragile, peu nombreuse, enfouie dans la pâte peut-être, fraternelle avec nos frères musulmans assurément, pour qui j’ai plaisir à prier chaque dimanche dans la basilique de « Madame l’Afrique » comme on dit ici !!
Ce tableau en 3 mots est trop rapidement brossé sans doute… je pense qu’au fil des mois passés ici, les traits s’affineront et les nuances s’exprimeront… inch’allah !
Claire, Bouzareah le 22 novembre 2012